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LES LIVRES D’ANNIE ERNAUX
Lundi 5 Décembre 2016 Librairie Calligram’

Une dizaine de personnes ont échangé avec beaucoup de conviction sur leur ressenti après avoir lu un ou plusieurs livres de l’auteur, les avis sont très divers.

Quelques informations sur Annie Ernaux, (Duchesne de son nom de jeune fille) elle est née en Normandie l’année 1940, elle est la fille d’une famille modeste d’ouvriers puis épiciers, elle n’a pas connu sa sœur aînée morte avant sa naissance. Elle devient professeur agrégé de lettres et écrivaine à succès. Elle a reçu plusieurs prix littéraires (prix Renaudot pour La Honte en 1984, prix Marguerite Duras pour Les années et le prix de la Langue Française pour l’ensemble de son œuvre. Ses articles dans plusieurs médias dont le journal Le Monde et sa participation à des ouvrages collectifs en font une icône du féminisme. C’est actuellement un écrivain reconnu qui sert de référence pour les études universitaires en lettres et en sociologie. Par contre ses prises de position souvent tranchées agacent certains.

Plusieurs de ses livres ont été pris comme exemples permettant de confronter nos impressions de lecteurs.

LA HONTE : Ce livre a été écrit en 1997, 44 ans après les faits mentionnés. La honte c’est ce sentiment ressenti très jeune, en effet lorsqu’elle a 12 ans elle vit un événement familial qui aurait pu tourner au drame, son père a voulu tuer sa mère, c’est son arrivée sur le lieu du drame qui stoppe la main de son père qui serpe à la main agrippait sa mère. Par la suite personne n’évoquera plus cette journée. Cette honte c’est aussi celle qu’elle ressent à l’école où elle côtoie des filles de milieu bourgeois, elle a donc honte de ses parents, de leur manque de culture, pourtant elle les aimait et eux ont tout fait pour sa réussite scolaire, elle a donc honte d’avoir honte.

LA PLACE : Dans ce roman il s’agit de la vie de son père et dans cet ouvrage aussi le sentiment de honte est très présent « je ne t’ai jamais fait honte ».

JE NE SUIS PAS ENCORE SORTIE DE MA NUIT : Au chevet de sa mère atteinte de la maladie d’Alzeimer, elle dépeint avec beaucoup d’amour la vie de sa mère et les souvenirs qu’elle a de sa vie avec elle.

JOURNAL DU DEHORS : Un roman sociologique relatant ses souvenirs des années 1985-1992 lors qu’elle vivait et travaillait en banlieue parisienne dans une ville nouvelle. C’est un portrait de personnes rencontrées dans les transports en commun et les supermarchés lieux de rencontres nombreuses et éphémères. Ce livre est un de ses thèmes privilégiés car quelques années plus tard elle écrira un autre livre sur la société de consommation qui imprègne nos vies, sous le titre de : N’éteins pas les lumières mon amour. (le résumé de ce livre est à chercher sur le site, de même que celui qui parle de sa sœur sous le titre de L’autre fille).

LES ANNEES : Dans cette grande fresque parcourant les années 1950-2008, Annie Ernaux écrit sur les lieux et les événements qui sont porteurs d’émotion et de souvenirs, les moments réels qui dénotent d’une époque de sa musique, de ses objets. Elle note « peut être que je recherche quelque chose sur moi à travers eux »Certains se reconnaîtront par l’évocation des photographies de classes, les événements de mai 68, la naissance des supermarchés…

MEMOIRES DE FILLE : Son dernier ouvrage, lui aussi écrit longtemps après les faits (50 ans), elle y raconte comment à l’âge de 17 ans elle a perdu sa virginité avec un homme plus âgé alors qu’elle était monitrice dans une colonie de vacances. Elle se sert de ce livre pour dénoncer le pouvoir des hommes et l’aliénation des femmes.

Ces ouvrages d’Annie Ernaux ne représentent qu’une partie de son œuvre mais ils ont alimenté un débat contradictoire très animé. Parmi les arguments défavorables à leur lecture il a été relevé : Une écriture détachée « froide », sans sentiments, décrivant une société sombre qui ne représente pas l’époque décrite et qui n’aura peut être pas de portée pour les générations futures. Le message délivré est déprimant, sans enthousiasme et rend la lecture ennuyeuse. L’auteur ressasse son passé difficile, elle porte en elle une culpabilité qui dégage une démarche misérabiliste.

D’autres lecteurs ont une approche de ses écrits très positive. En effet on peut se reconnaître à travers ses écrits où le jugement n’a pas de place, car les choses ont été ainsi. On y ressent le passage des années. Annie Ernaux, en passant de la mémoire individuelle à la mémoire collective permet à l’autobiographie de laisser la place à la force du réel, il s’agit plus tôt d’une autobiographie impersonnelle et collective afin de retrouver la mémoire de la mémoire collective dans une mémoire individuelle (tout un programme)

En conclusion, nous pensons qu’il y a deux Annie Ernaux, celle qui parle d’elle et de ses parents pour se libérer de son passé et une autre Annie qui fait œuvre de sociologue en restant avec une écriture «  au couteau » comme elle le dit elle-même et un style dépouillé, dans la ligne des faits historiques sans nostalgie et subjectivité, afin de retrouver l’époque et les gens qui vivaient alors, pour «  sauver quelque chose du temps où l’on ne sera plus jamais ».

A vous en lisant Annie Ernaux de vous faire une opinion et si l’idée de partager un auteur vous semble intéressant choisissez le prochain parmi les propositions suivantes :

Victor HUGO, Michel del CASTILLO, Carlos RUIZ ZAFON, Hervé BAZIN, Pearl BUCK, ou un autre auteur à nous proposer pour une séance au printemps.



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