Archives 11/2020
L’auteur joue sur le thème du manque d’inspiration, un problème gênant pour son activité. Il a l’idée de descendre dans la rue, d’aborder la première personne rencontrée et de raconter sa vie. Ce sera celle d’ une vieille dame et de sa famille, une famille ordinaire mais dans laquelle on n’a aucun mal à se retrouver… On pourrait dire avec Foenkinos il se passe toujours quelque chose même quand il ne se passe rien !!!
Ce roman à l’écriture emplie de douceur, dresse un beau portrait de femme, celle de Yamina née dans un douar algérien au temps de la colonisation française. Yamina vit depuis des dizaines d’années à Aubervilliers et a 4 enfants, elle a choisit la discrétion pour se fondre dans la société française. Sa colère elle l’a pourtant transmise à ses filles tiraillées entre deux cultures. Dans ce livre on retrouve un peu le ressenti de Magyd Cherfi, l’auteur de Ma part de gaulois et Ma part de sarrasin.
Je ne résiste pas à retranscrire un court extrait d'un livre en cours de lecture et qui devrait vous "amuser" :
"La vieille dame avait son plan de lecture à elle, plan qu'Irène condamnait en le traitant "d'écrémage", mais qui satisfaisait Julia Shane, car il lui permettait de connaître l'intrigue sans perdre inutilement du temps à de longues descriptions de paysages et à de minutieuses analyses d'incompréhensibles passions françaises. Avec le système de l'écrémage, elle lisait quelques pages du début, puis allait directement à la fin du livre pour connaître le déroulement de l'histoire. Ensuite elle plongeait au milieu du roman et lisait une page ou deux, çà et là, jusqu'à ce que son intérêt se relâchât. Enfin elle rejetait le livre et la mulâtresse l'emportait, ne manquant jamais de parcourir chaque volume comme si le fait de voir les mots assez souvent devait lui permettre en définitive de comprendre les secrets des langues étrangères. Les livres jetés par terre avaient été écrémés. Ils gisaient, prostrés, tels des soldats morts. Leurs titres montraient quels étaient les auteurs favoris de la vieille dame. Les uns étaient imprimés en noir, les autres en rouge, certains même en bleu...Paul Margueritte, Marcel Prévost, Pierre Loti, Paul Bourget, Colette Willy et, chose curieuse, Anatole France, avec l'Ile des pingouins", qui avait dû, semblait-il, échapper au système de l'écrémage, car de tous les livres, c'était le seul dont toutes les pages fussent coupées...."
Savoureux , Monsieur Bromfield !
Extrait de "La colline aux cyprès" , son premier roman paru aux Etats-Unis en 1924 !!!
Bonne lecture.
Un archipel méditerranéen isolé et qui continue à vivre comme si rien ne changeait dans le monde. La découverte de trois cadavres africains sur une plage va bouleverser les habitudes. Faut-il préserver la tranquillité des lieux en adoptant une attitude de déni ou faut-il accepter la réalité, réalité d’un monde en plein désarroi où des étrangers remettent en question les habitudes ancestrales, bonnes ou mauvaises ?
Une fable sur le rapport aux autres, sur la perception de l’étranger, ici celui qui n’est pas né sur l’île.
Passionnant.
Un ancien militaire, ancien policier aussi, utilise des méthodes terroristes afin de mettre des grands groupes financiers et industriels face à leurs responsabilités dans les dérèglements de notre planète. Quelles seront les réactions des entreprises concernées, de l’Etat et de l’opinion publique face à cette action désespérée ?
Une fiction bien documentée sur les réalités des grands bouleversements subis par la nature à cause des modifications introduites par l’homme.
Un récit haletant.
Un roman qu'on ne peut qu'aimer; il fait partie des coups de cœur.
Une histoire presque impossible à raconter. Trois histoires d'amour en chassé croisé. Il y règne une atmosphère bien particulière qui laisse penser au style de M. Duras, par ses phrases courtes pour dire la solitude et de lentes déambulations…
Des instants d'émotion. La nostalgie est au R D V.
A quarante ans, quittée par son compagnon, l'héroïne, vide son compte bancaire, et part à Venise sur les traces de l'Amour ; s'installe dans une pension de famille peu confortable qui compte d'autres âmes en peine…
On partage ses promenades dans Venise en hiver, triste, grise, désertée, mais si belle ! Tout est feutré, même l'Amour est décrit avec une poésie d'une douceur infinie.
L'héroïne semble faire partie de ces êtres dont c'est le destin de se croiser où qu'ils soient.
On assiste peu à peu à la transformation intérieure d'une femme à la recherche d'un nouveau souffle de vie.
Des rencontres pittoresques : un prince russe en chaise roulante, cultivé, partageant son goût pour la grande musique et le bon vin, pour qui l'exactitude est plus que jamais "la politesse des rois", et pourtant, si pathétique !
Un bouquiniste qui voue une passion pour le peintre juif (Zoran Music) qui a peint l'holocauste.
Une jeune danseuse et son amant, et le très touchant Lugui le propriétaire de la pension…
L'histoire trouve une fin heureuse comme on l'a souhaitée. Une belle écriture qui invite à fermer les yeux pour se laisser bercer.
Nous savions depuis nos années lycée, grâce à messieurs Lagarde et Michard, que le citoyen Baudelaire n'était pas un personnage fréquentable (ceci est une litote). Nos braves professeurs, pour protéger nos chastes et juvéniles oreilles, ne s'étaient pas appesantis sur les détails de cette vie dissolue. Nous étions donc restés sur notre faim (ceci est une métaphore). Jean Teulé vient enfin de satisfaire notre appétit (métaphore filée). Il nous décrit minutieusement dans un style cru de chez cru (lectrices et lecteurs pudibonds passez votre chemin), les turpitudes de cet adolescent attardé, révolté, provocateur, narcissique, masochiste, sadique, autodestructeur, drogué dès le petit-déjeuner...
Si vous craignez de sombrer dans l'océan de morosité actuel (encore une), précipitez-vous chez votre psy préféré et exigez qu'il vous prescrive ce vaccin contre la déprime (non remboursé malheureusement par la Sécurité Sociale), efficace à plus de 90 %, mais attention aux effets secondaires !
David Teboul a consacré un documentaire à Simone Veil
dès les années 1990. Au fil du temps, une amitié très forte s’est nouée entre
eux. Il a enregistré plus de quarante heures d’entretiens. Le document comprend
200 pages de récit de Simone Veil sur son enfance, sa déportation, son retour
des camps et l’impact de ces événements sur son parcours personnel et sa vie
politique. S’y ajoutent 100 pages de dialogues entre elle et sa sœur Denise,
déportée en tant que résistante, et deux camarades de déportation. Des photos
complètent ce témoignage.
Un hommage vibrant pour une femme extraordinaire.
Un récit personnel qui s’inscrit dans l’histoire, pour
ne pas oublier l’horreur nazie.Anne Sinclair raconte comment son grand-père
paternel Léonce Schwartz a échappé de peu à la déportation en 1942. Prenant conscience du temps qui
passe, elle décide d’écrire « cette histoire qui la hante depuis l’enfance ».
En décembre 1941, 743 juifs français, parfaitement
intégrés depuis plusieurs générations pour nombre d’entre eux, sont arrêtés par
les Allemands et conduits au camp de concentration de Compiègne, géré par l’administration
allemande. Ce sont des écrivains, des magistrats, des avocats, des médecins,
des chefs d’entreprise, des commerçants auxquels s’ajoutent 300 juifs étrangers
déjà prisonniers à Drancy. Les conditions de vie sont épouvantables, nourriture
infecte et insuffisante, conditions d’hygiène déplorables, froid intense,
maladies et absence de soins. Les prisonniers comprennent très vite que le but
des nazis est de les tuer en les déshumanisant. Malgré l’entraide, beaucoup
succombent rapidement. Le grand-père d’Anne Sinclair, très malade, est
transféré à l’Hôpital-du-Val-de-Grâce d’où sa femme réussit à le faire sortir. En
mars 1942, les prisonniers partent pour Auschwitz, c’est le premier convoi de déportés
vers les camps d’extermination. Ils seront gazés à l’arrivée.
Un livre ancien retrouvé dans la bibliothèque. Une écrivaine fait une « pause », laissant travail et famille, elle part au bord de la mer où elle trouve le repos, la beauté , une solitude pacifiante et propice à la réflexion. « Patience, foi, ouverture du cœur et de l’esprit…voilà ce que nous enseigne la mer…et il y a d’autres plages à explorer, d’autres coquillages à trouver ». A méditer en période de confinement.
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