Une vingtaine de personnes sont venues malgré le temps capricieux fêter les 10 ans de JMLIRE et partager leurs lectures.
Les poèmes de Jacques PREVERT : Paroles (lues par plusieurs voix )
Le Tigre de John VAILLANT : un roman se déroulant dans l’extrême orient soviétique en pleine nature foisonnante.
La Méditerranée, mer de nos langues de Louis-Jean CALVET : Essai d’un linguiste qui montre comment les langues ont façonné et habité la méditerranée devenue laboratoire de l’humanité depuis plus de 3000 ans.
La commune des écrivains (Paris 1871, vivre et écrire l’insurrection) d’ Alice de CHARENTENAY et Jordi BRAHAMCHA-MARIN : Essai où l’on découvre les choix politiques faits à l’époque par nos grandes plumes (Hugo, Flaubert, Rimbaud, Verlaine, Vallès, Dumas fils…) des poèmes et des chansons de circonstances (L’Internationale, Le temps des cerises, poème d’amour dédié à Louise ambulancière en mai 1871 à Paris).
Les femmes d’ailleurs, dénommées injustement et de façon méprisantes « pétroleuses » en raison des incendies allumés dans la capitale (voir l’essai d’Edith THOMAS) méritent d’être sorties de l’oubli en cet anniversaire de la semaine sanglante (20-28mai 1871) car plus d’un millier furent exécutées ou déportées. Si Louise Michel est la plus connue, lisez : Les souvenirs d’une morte vivante de Victorine BROCHER, les mémoires d’une communarde rescapée dont le journal sincère et authentique a inspiré Raphael Meyssan pour ses bandes dessinées consacrées à ce sujet et récemment pour le documentaire : Les damnés de la commune, encore visible sur arte.tv (à voir absolument).
Pour terminer avec « brio » un poème de Gérard sur la difficulté de choisir un livre parmi des milliers…
Mais n’en citer un, c’est en oublier mille,
Et pourquoi Ken Folett plutôt qu’Herman Melville,
Jean Giono, Gougaud, versus Victor Hugo,
Malraux, Ionesco contre Christine Angot ?
Si je cite Jules Renard, j’omets Ajar, Ronsard et Cortazar,
Je heurterai Balzac en y plaçant Pennac.
Plutôt Aymé, Jean Genêt que Madame d’Epernay ?
Tesson s’en tirerait mieux que Cicéron ?
London, Anacréon moins bien que Jean D’Ormesson ?
Oublier Sévigné sans s’en indigner ?
Pauvre Corneille, qui ne sait Houllebecq.
Je cite Chateaubriand pour avoir l’air brillant,
Je choisis Madame de Staël aussitôt qu’on s’installe,
Je nomme illico le bel Arthur Rimbaud,
J’avale Gavalda comme une pastille Valda,
Pour vous mettre en colère je cite Philippe Sollers
Je préfère Genevoix à d’autres jeunes voix,
Mais en faisant ce terrible décompte,
Aussitôt j’en rougirai de honte.
Mes amis, je fuis la sélection qui omet Fénelon,
Qui inscrirait en faux le bon Jean-Jacques Rousseau,
Trouve Voltaire austère et préfère Paul Auster.
Je dénonce aussitôt une manœuvre vile
Qui se propose rien de moins que d’enterrer Virgile
qui élit Laclavetine contre Céline ou Lamartine.
Je refuse un tirage au sort
qui nie Butor, les Chants de Maldoror.
Ma littérature est universelle,
Et sans complexe aucun j’y trempe ma cervelle.
Et lorsque le sommeil vient et que j’éteins la lampe,
Les anciens et les modernes,
Écrivains de génie ou auteurs subalternes,
Tous viendront sans repos ni sans trêve
De leurs mots choisis ensemencer mes rêves.