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Con, finement?  -  par MamieJo81
Confinement. Con, finement ?   Comment faire ? A cette heure, samedi dernier, on y croyait encore. A quoi ? A nos vagabondages en camping vers l’Océan, à nos balades sur la plage, les yeux rivés aux jumelles, en quête d’oiseaux migrateurs et de nidifications, à nos coups de pédales vers le Cap Ferret et la Dune du Pyla, à nos soirées con-viviales débordantes de rires ou con-centrées sur les découvertes du jour à venir. Que pouvions craindre dans notre maison roulante, garée dans la nature, frigo plein à ras bord et soute débordante de con-serves, prêtes à servir à des cons bien confits, con-centrés sur leur plaisir égoïste et tranquillisés par le peu de prise qu’ils offriraient à ce foutu « Coquelque chose » (dont on ne doit pas prononcer le nom !) A cette heure, il y a huit jours… le plaisir, encore. Le plaisir de faire quelques courses sur le marché, sans poignées de mains et sans bises, cela va de soi… Nous sommes des Con-citoyens ! Le plaisir de la routine du jour au moment de laver sa salade et préparer quatre frites à la grande satisfaction de nos sereines habitudes et de nos con-génères, en oubliant que ces dites habitudes avaient probablement généré les con-centrés sur notre nombril que nous sommes ! Car… pour le con-finement, figurez-vous que nous sommes bien mal con-figurés ! Heureusement, un tantinet com-patissant nous nous en sommes aperçus à temps ! Partir se balader devenait con-tradictoire et con-traire à la solidarité pendant que tout un monde en blouse blanche com-bat ce pervers de Coquelque chose ? Ce Coquelque chose qui a beau jeu de nous cerner tant que nous refusons de dire son nom, tant que nous ne nous sentons ni con-cernés, ni con-vaincus ! Oui. Non. Enfin. Cernés, c’est sûr ! Vaincus, j’espère bien que non. Certes, Elle est bien là, la boule qui râcle et serre le fond de la gorge. Il est bien là, le nœud flippant sous le sternum et cette charge qui com-presse la poitrine comme un étau, qui empêche les yeux de se com-plaire dans le sommeil par crainte de ne plus pouvoir se rouvrir ! Mais il est là aussi, cet instinct de con-servation com-battant qui … Certes, a eu besoin d’un peu de temps pour faire son chemin : Nous ne sommes pas des com-battants héroïques de bandes dessinées ; mais lentement, con-tre vents et marées et à pas con-tenus il nous con-duit, chaque jour qui passe vers… la con-quête de cet ennemi si con… tout court ! Vous con-naissez tous les con-signes ! Relativement simples même si au final, c’est plutôt com-pliqué à vivre ! Tiens, moi qui croyais que nos truands, dans leur prison aménagée, se la coulaient douce… Si cela vous con-sole : Com-mérez, Con-spuez, con-damnez entre les con-treforts de vos quatre murs, car vous l’aurez bien compris, dans notre Occitanie rurale, nous sommes des…confinés privilégiés ! Mais sachez qu’il n’y aura pas de surprise et, qu’au final, les injures et les critiques resteront con-treproductives et ne vous feront de bien… qu’à vous ! Et encore… En con-clusion, quand nous aurons enfin réussi à cerner le « con » et à le con-finer… nous aurons gagné ! ReCONnaître, reCONstruire, réCONcilier, ; ReCOMposer, réCOMpenser…. Jeu de con-finés : Con-tinuer la liste !
Publié le 24/03/2020 17:31  - aucun commentaire aucun commentaire - Voir? Ajouter le vôtre ?   Haut
Mais, que nous arrive-t-il?  -  par MamieJo81
Mais, que nous arrive-t-il ?   Nous sommes tous suspendus, en ce moment, aux déclarations, analyses et décisions qui alourdissent tous les jours un peu plus notre cerveau, nos tripes et donc notre quotidien. Dans cette drôle d’histoire pas drôle du tout, pas une de ces nouvelles journalières que nous traquons pourtant, ne nous réjouit. Elles nous heurtent. Elles nous blessent. D'aucuns, dont nos politiques, disent que c’est la guerre ! Je ne veux pas épuiser mon moral qui a déjà fort à faire, en leur contestant cette déclaration. D'autant que …. Comme pendant la guerre...(que je n’ai pas vécue !) Il semble malgré tout qu’il y ait des similitudes : Renoncer à aller travailler, renoncer à enseigner, renoncer à s’éloigner de son domicile, renoncer même à se soigner ; renoncer encore aux rencontres du matin à l’heure du boulanger, aux sourires en blaguant sur la place du marché, aux bonjours affectueux qui claquent les bises, aux visites à nos aînés et aux personnes en situation de handicap, nous devons renoncer aussi au bonheur d’accueillir nos "pitchons", aux prochaines vacances scolaires et… et…Et les renoncements s’ajoutent aux renoncements. Nous devons oublier le plaisir des balades dominicales pour s’asperger de soleil, les séances de cinéma, les échanges sur le déroulement des municipales, sur la santé du voisin ; les rencontres avec Jm Lire sur le dernier livre lu, mais aussi les discussions sur la valeur des semences car le temps du « potager » approche, les regroupements pour le comptage des oiseaux en pleine migration, les réunions de famille pour l’anniversaire du papé ou du petit dernier, et j’en passe ! Comme pendant la guerre nous devons limiter nos sorties à l’essentiel, faire nos courses alimentaires sans carte de rationnement certes, mais… à la queue leu leu, loin du précédent et loin du suivant, en se contentant d’ersatz la plupart du temps car, comme pendant la guerre, il y a ceux que j’appellerai les Egarés, qui ont pris d’assaut les rayons de pâtes, de biscottes, de riz, d’huile et de papier hygiénique ! Là aussi j’en passe ! Comme pendant la guerre, (puisqu'on ne l'a pas connue...on imagine en effet que ça pouvait être ainsi !) une menace plane sur nous tous, une menace pernicieuse qui se dissimule dans le printemps qui vient, dans les moments de communion fraternelle, dans les éclats de plaisirs les plus innocents, les plus solidaires aussi. Une menace qui peut nous choisir, nous surprendre et nous conduire vers le Coquelque chose (Celui dont on ne prononce pas le nom, comme dans Harry Potter !) D'aucuns, -mais est-ce bien le moment- s’écrient que c’est honteux de comparer la situation à une guerre, et clament scandalisés : « Qu’ils aillent en parler de la guerre avec ceux qui la vivent en Syrie ! » Mouais… Je ne sais pas vous, mais en ce moment les Yaka me fatiguent plus que d’habitude ; et ce n’est certainement pas très gentil de ma part car… Ces gens-là pensent certainement aux migrants. Nous le savons tous, la guerre provoque l’exode. Mais... Fort heureusement ! Chez nous, ce n’est pas la guerre ! Nous ne sommes pas en Syrie que diable ! Pourtant… L’autre jour, n’ai-je pas entendu qu’une foule apeurée a bravé consignes, police et promiscuité infectieuse, a envahi les gares sans précaution de distanciation, a fui la menace Coquelque chose de la capitale pour se confiner dans nos îles, nos montagnes et nos plages… oubliant, nécessité oblige, le cocorico matinal des coqs et le tintement trop bruyant des cloches de nos villages qui les avaient obligés à déposer plainte. Mais … ne soyons pas mesquins ! Nous, qui avons le privilège indécent d’être confinés dans nos bourgades de campagnes, déserts médicaux, commerciaux, culturels, et plus encore... Non… ne soyons pas mesquins ! Puisque Bienheureux nous sommes, sur nos îles, nos plages, nos montagnes, puisque Bienheureux nous sommes dans nos forêts, nos vergers et nos potagers. Aujourd’hui, nous, les confinés privilégiés, ne soyons pas mesquins ! Laissons venir les migrants en détresse, laissons-les venir s’abriter, fuir la promiscuité, la maladie et la peur… Ouvrons-leur toutes nos résidences secondaires inhabitées !!  Allons bon ! Ce n’est plus possible ? C’est trop tard ? Elles ne sont plus disponibles ? Déjà ? Bien sûr. Et oui. Maintenant les gares sont fermées ! Soyons disciplinés. Protégeons-nous. Il y a des endroits où... Coquelque chose se marre … Et moi, je ne sais toujours pas si nous sommes en guerre. Oui ou non ?
Publié le 22/03/2020 16:05  - aucun commentaire aucun commentaire - Voir? Ajouter le vôtre ?   Haut
histoire femmes du tarn ( fin)  -  par lisette

GENEVIEVE LOMBARD épouse GAUTHIER (1915-1988) AUSSILLON  Festival Bach Geneviève est originaire du Gard. Arrivée à Mazamet pour accompagner dans ses fonctions, son mari Prosper, elle devient une fervente défenseuse de la culture. Geneviève et son époux deviennent présidents de la société d’instruction locale, créée en 1895 par Edouard Valette, on leur doit la venue des séances de projection, connaissance du monde qui avaient lieu à la salle Lagoutine. En 1966 Geneviève et son époux, puis seule après le décès de celui ci, met en place avec Monsieur de ROUVILLE, de Vabre, un festival de musique consacré à Bach qui donne à Mazamet une renommée internationale. Le père Martin de l’Oratoire et les chanteurs de Saint Eustache des Jeunesses musicales de France, attirent un public de plus en plus nombreux. Les  temples et églises de Mazamet, Aussillon, Vabre, Albi font le plein d’auditeurs d’autant que les prix des places sont attractifs. Pendant 23 ans, la première semaine de septembre, orgue, cantates, musique de chambre, toute la musique de Jean Sébastien BACH résonne et encore plus à l’église Bonnecousse d’Aussillon où l’orgue électrique vient d’être inauguré, ville où résidait Geneviève. En 1988 sur un des programmes du festival, le dernier qui a eu lieu, on lit les dédicaces nombreuses et émouvantes qui lui ont été dédiées à l’occasion de son décès survenu la même année.

MARCELLE  CROS ( 1943-2011) AIGUEFONDE  syndicaliste Marcelle est née dans une famille protestante, ses parents étaient ouvriers textiles . Elle a une scolarité brillante mais à 14 ans il lui faut travailler car elle a 5 frères et sœurs. A Mazamet en 1957 «  cela ne sentait pas bon mais il y avait du travail » a-t-elle dit à Laure Canezin, historienne qui a écrit un livre sur et avec elle et dont le titre résume bien sa vie : Il suffisait de ne pas avoir peur. Marcelle devient ouvrière textile dans l’entreprise Jules Tournier et fils,  elle y est rentrayeuse, elle  répare les défauts des étoffes. Elle deviens vite syndicaliste car « seule on ne peut pas y arriver » dit elle. A la bourse du travail elle milite en tant que membre de l’union locale de la CGT, pour faire respecter le droit syndical auprès des prudhommes. Marcelle  a été aussi présidente de la MJC d’Aiguefonde pendant de nombreuses années et la fête à Marcelle organisée chaque année est encore dans bien des mémoires. Invitée à l’émission Regards de femmes de la chaine télévisée FR3, elle y évoque les drapeaux des organisations syndicales mazamétaines du début du 20ième siècle qu’elle réussit avec l’aide de l’historien Rémy Cazals à faire inscrire à l’inventaire du patrimoine historique. Marcelle est décédée en 2011, la cérémonie funèbre au temple de Mazamet n’arrivait  pas à contenir la foule qui venait lui rendre hommage.

Ces  femmes du sud du Tarn évoquées dans cet article ne sont que quelques exemples méritant d’être mis en lumière. Il y en a certainement d’autres.  Elles ont suivant les cas fait preuve de courage, de volonté, de bienveillance ou de passion. Les sortir de l’oubli et leur donner leur juste place dans l’Histoire ou du moins dans nos pensées, notre mémoire voire notre cœur est je crois essentiel.

Patricia Daussin

Les lecteurs souhaitant apporter des précisions sur le parcours des femmes citées et ajouter d’autres exemples sont les bienvenus.

Publié le 21/03/2020 16:46  - aucun commentaire aucun commentaire - Voir? Ajouter le vôtre ?   Haut
suite femmes du Tarn  -  par lisette

SUZANNE BARTHE épouse BOURGUET (1892-1985) LABASTIDE ROUIAROUX  Marraine de guerre Suzanne a passé son enfance à Montpellier, en 1913 a 21 ans elle épouse Fréderic Bourguet, ils auront 5 enfants, trois filles et deux garçons. Suzanne était cousine par alliance de Marie Louise Puech. En 1914, quand la guerre éclate, son mari est mobilisé, c’est elle, avec les contremaitres, qui assure la continuité de la production de draps nécessaires à l’armée. Elle contribue donc à l’effort de guerre comme les nombreuses ouvrières des usines textiles de Labastide Rouairoux qui par un labeur épuisant et mal rémunéré ayant justifié des journées de grève en 1917, ont été saluées par le maire de Mazamet venu servir de médiateur pour l’occasion. Suzanne devient marraine de guerre pour plusieurs soldats postés au front et donc éloignés de leur famille. Antonin Lor de Bretagne, qu’elle appelait « cher Lor » lui écrit « je vous serai éternellement reconnaissant », il est vrai qu’en novembre 1917 il vient passer 8 jours à Labastide Rouairoux, les seules vacances de sa vie. Antonin était marié et père d’un fils, il meurt au combat peu de temps après son séjour dans le Tarn. Les lettres reçues par Suzanne étaient restées dans le tiroir de sa table de chevet. Les descendants de la famille Lor ont pris des nouvelles des enfants et petits enfants de Suzanne au moment des inondations catastrophiques qui ont endeuillé Labastide Rouairoux en 1999.

MARGUERITE BONNAFOUS (1883-1970) MAZAMET  musicienne Dés 1917, Marguerite  soutenue par l’archevêque d’Albi et le père Guy de Mazamet, dirige la Scola Sainte Cécile, école de musique filiale de la Scola cantorum de Paris, chœur de chanteurs à vocation liturgique. En 1925 la salle Ozanam est prête à recevoir les répétitions et les concerts donnés par 80 chanteurs dont 50 enfants, Marguerite en est le chef de chœur. Le théâtre du jardin de verdure du jardin des promenades est un des lieux de prédilection de Marguerite, c’est ici que les pièces de théâtre célébrant la « Passion du Christ » sont jouées dans les années trente et attirent des milliers de spectateurs de toute la région. Marguerite est aussi une habituée du kiosque du jardin public où l’Union musicale républicaine,  dirigée par Albert Siguier qui devient l’Harmonie mazamétaine offre de nombreux concerts. Marguerite aimait aussi en plus des cours de musique qu’elle a donnés à de nombreux et nombreuses mazamétaines, mettre à l’honneur la langue occitane grâce à l’Escola d’Hautpoul où le chant, la « Mazamétole » était connu de tous. Marguerite a voué sa vie à la musique, elle est décédée a 87 ans, célibataire et sans enfant, elle habitait boulevard Soult à Mazamet, au cimetière de la ville sa tombe est à l’abandon.

MARIE THERESE BARAILLE  épouse GIRBAUD (1890-1941) MAZAMET  guérisseuse Marie Thérèse est la petite fille de Joseph Baraillé (1832-1916), fabricant de colle, proche des ouvriers. Il soignait avec des plantes et inventa un élixir végétal composé en partie de quinquina, camphre, gentiane, rhubarbe, aloes…). Cette formule empirique qui existe aussi en pommade est protégée par un secret familial. C’est avec cette préparation qu’étaient soignés les ouvriers délaineurs atteints du « mal charbon » infection cutanée causée par la manipulation des peaux de moutons putréfiées et parfois porteuses de germes. Cette pathologie pouvait être mortelle et le traitement douloureux proposé à l’époque ne réussissait pas toujours à obtenir la guérison. C’est pourquoi le Docteur Bonneville, médecin chef à l’hôpital de Mazamet, alors au quartier des Bausses  affirmait : « chaque fois qu’il le faut et dans les cas presque toujours désespérés je fais appel au guérisseur, il se peut que mon prestige n’y gagne pas mais je sauve des vies humaines ». Marie Thérèse hérite du secret familial, elle soigne et guérit beaucoup de personnes à tel point que l’on parle d’elle sous l’appellation de « la Baraillère » et que la revue Détective la place à sa une en 1950. La pommade de la « Baraillère » est toujours disponible auprès de personnes résidant dans le quartier de Négrin à Mazamet.

Publié le 21/03/2020 16:43  - aucun commentaire aucun commentaire - Voir? Ajouter le vôtre ?   Haut
DES FEMMES DU TARN  -  par lisette

A L’OCCASION DE LA JOURNEE DES FEMMES VOICI QUELQUES FIGURES FEMININES DE LA REGION MAZAMETAINE

  TOINETTE LEGER épouse SIRVEN et ELISABETH SIRVEN (1699-1765, 1737-1761) AIGUEFONE :  Deux victimes Toinette dont le portrait a été réalisé lorsqu’elle avait 60 ans par un graveur de Lagarrigue Lavitarelle, Henri Fabre, est l’épouse de Pierre SIRVEN feudiste à Castres, en charge des archives du château d’Aiguefonde. Elle est mère de trois filles, Marie Anne, Elisabeth et Jeanne. Sa vie prend un tour tragique lorsqu’on découvre dans le puits du village de Saint Alby, le corps sans vie de sa fille Elisabeth. Son mari est accusé de l’avoir noyée pour avoir voulu changer de religion en délaissant le culte protestant pour devenir catholique.  Elisabeth, de santé mentale fragile, venait de passer plusieurs mois dans un couvent à Castres, elle était rentrée chez elle quand elle disparait. Son corps découvert plusieurs jours après par des enfants a ensuite disparu définitivement après avoir été autopsié une deuxième fois. Toinette et ses deux autres filles dont Marie Anne enceinte, fuient à travers toute la France jusqu’à Lausanne où Paul son petit fils voit le jour. Son effigie et celle de son mari, tous deux heureusement en fuite, sont pendues en place du plot à Mazamet en 1764.  Ils sont déclarés innocents grâce  au philosophe Voltaire qui prend leur défense. La famille revient à Mazamet en 1769 mais ce n’est qu’en 1771 que Toinette et sa famille ne sont  plus redevables à la ville des frais du procès.

ROSE CABIBEL épouse CALAS (1710-1792) LACABAREDE : victime Anne Rose, dont la famille originaire de Lacabarède  s’est réfugiée en Angleterre pour échapper aux persécutions visant les adeptes du culte protestant, épouse en 1731, Jean Calas marchant de draps à Toulouse. En 1762 son mari est accusé à tort de la mort par pendaison de leur fils. Jean est exécuté place du Capitole à Toulouse, Anne, ses deux filles et leur servante sont condamnées au cachot pendant un an. Sitôt libérée, Anne  veut rendre justice à son époux pour cela elle  réussit à être reçue par Voltaire. Le philosophe s’empare de l’affaire, publie le traité sur la tolérance en 1765 et obtient l’innocence de Jean et réhabilite la famille.

Marie Louise  MILHAU épouse PUECH (1876-1966)  CASTRES-LABASTIDE ROUAIROUX : Féministe-pacifiste Marie Louise dont la famille  est en partie d’origine  alsacienne a vécu son enfance à Castres, en 1906 elle épouse Jules Puech  originaire de Labastide Rouairoux. Son mari, juriste, est l’auteur d’une thèse d’histoire dont le sujet est la vie et l’oeuvre de Flora Tristan. Séparés pendant la première guerre mondiale, les époux s’écrivent chaque jour. Cette correspondance conservée à la Borie blanque près de Castres dans la propriété familiale a permis grâce à la publication qu’en a fait l’historien Rémy Cazals de mieux la connaitre car si dans le dictionnaire des Tarnais, personnages célèbres du Tarn, Jules est mentionné, Marie Louise ne l’est pas. Marie Louise a été une marraine de guerre hors pair car ce ne sont pas moins de 75 « poilus » qui ont bénéficié de ses lettres personnalisées, ses colis, ses mandats. Emile Baudens, ouvrier métallurgiste, père de quatre enfants, âgé de 37 ans pendant le conflit, affecté grâce à elle en usine lui en a été reconnaissant toute sa vie. Cette faveur est due à ses relations auprès des juristes car elle rédigeait avec Jules la revue «La paix par le droit ».  Elle sera aussi secrétaire de la Ligue des droits de l’homme, de l’Union pour le suffrage des femmes, fera partie du Conseil des femmes à la Société des Nations. Entre 1940 et 1944 grâce à ses connaissances linguistiques, elle permettra à des réfugiées allemandes, tchèques, polonaises, autrichiennes, juives ou non de quitter l’Allemagne nazie ce qui lui vaudra d’être reçue par le président des Etats Unis, F D Roosevelt.

Publié le 21/03/2020 16:38  - aucun commentaire aucun commentaire - Voir? Ajouter le vôtre ?   Haut
VIS ! RUSE !  -  par Gerard_Bastide

VIS ! RUSE !

Il serait extrêmement présomptueux de commencer à tirer les leçons d’une crise alors que celle-ci vient à peine de commencer. Toutefois, l’assignation à résidence que je subis comme tant d’autres me fournit assez de temps pour méditer sur cette pandémie.

Ce virus, parlons-en : voici une des formes les plus primitives du vivant (pas de cerveau, pas de compte en banque, pas de place dans l’avion, zéro followers) engagée dans une lutte avec l’organisation humaine la plus sophistiquée que l’histoire ait jamais produite : la forme la plus extrême de l’hyper-capitalisme. Et ce bras de fer, c’est pour le moment le virus qui le gagne : récession, économies à genoux, bourses qui dévissent. Très drôle : le virus survit, dit-on, plusieurs heures ou plusieurs jours sur la monnaie et les billets de banque. Tout ce temps pour réaliser que l’argent pouvait aussi être toxique.

Nos labos de recherches ont créé des chimères, inventé des molécules, expérimenté sur l’animal, tripatouillé des organismes génétiquement modifiés. On lance « des efforts de guerre » sans précédent depuis la lutte contre le nazisme. C’est l’occasion de rappeler qu’un virus, à l’instar de la plus petite des bactéries ou du plus chétif des microbes, c’est du vivant. Le vivant n’a que foutre de nos organisations sophistiquées. La nature expérimente par essais et erreurs, se réplique et se reproduit, c’est même ce qu’elle fait de plus abouti depuis l’apparition de la vie sur Terre. D’ailleurs, c’est probablement une passerelle entre l’animal sauvage et l’homme qui est à l’origine de ce virus. La leçon est claire, pas besoin de métaphore : l’homme bouffeur de planète est ogre de nature. Il absorbe le vivant, le dévore; il l’ingère dans son alimentation, il l’intègre dans son organisme. Le virus vient à point nommé nous rappeler que nous sommes aussi et avant tout du matériel génétique et la nature n’a cure de savoir si nous avons une carte bleue et si nous avons loué un appart à l’autre bout de la planète. Mieux, la première structure mondialisée, bien avant l’avènement de la globalisation, c’est le vivant lui-même.

Le livre de l’Exode décrit ce qu’on appelé les « plaies d’Égypte » (au nombre de sept ou dix, ne pinaillons pas). Après les méga-feux, les cyclones et autres tornades, les inondations catastrophiques, aujourd’hui une épidémie planétaire, faut avouer qu’on n’a pas été si mauvais dans le remake 2.0 de l’apocalypse... Aussi, en ces temps amers, prenons le temps de célébrer la somptueuse indifférence de la nature : ma chatte se roule dans l’herbe, les oiseaux chantent comme jamais, l’herbe pousse, les bourgeons des arbres explosent de partout.

Et dans le même temps - comme dirait l’autre -, le paléolithique qui sommeillait (d’un seul œil) dans Homo sapiens le pousse à stocker : le Coréen du papier toilette, le Français des pâtes, le Nord-américain des armes. Chacun sa culture. Le migrant, le réfugié, le sans-abri, rien. Ils sont l’avant-garde d’un monde où il faudra bien réapprendre les indispensable solidarités et à serrer- d’un cran ou deux- sa ceinture. Ou crever. J’observe que cette « plaie » semble épargner, non sans une certaine ironie, bien plus les enfants que les adultes. Je me garderai bien de lui prêter des desseins conscients, mais tout se passe comme si le virus avait décidé que le moment était venu de faire le ménage dans ces générations qui ont essoré la planète jusqu’à plus soif pour laisser la place à une jeune génération dont on espère qu’elle sera plus respectueuse de son milieu de vie.

Aujourd’hui, je me sens plus proche d’un Brésilien consigné qui chante depuis son balcon que de mon Gaulois de palier qui se balade dans la rue pour narguer l’autorité. Cette mondialisation des maux sera peut-être, qui sait, à l’origine d’une mondialisation des réponses appropriées. Ce que la lutte contre les changements climatiques n’a pu réussir, peut-être qu’un virus de quelques microns y parviendra.

Demain, je rêve d’un autre monde. En attendant, vis ! Ruse !

Gérard Bastide, 20 mars 2020

Publié le 21/03/2020 09:10  - aucun commentaire aucun commentaire - Voir? Ajouter le vôtre ?   Haut
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