Ce livre retrace l’époque de l’après-guerre au XXIe siècle, à travers des thèmes variés montrant le temps qui passe par la vie de l’écrivaine née en 1940, mais de façon distanciée. Ce n’est pas une autobiographie mais une façon de retrouver le passé à travers des souvenirs, des événements, des changements de société, des modes de vie nouveaux, les bouleversements des trente Glorieuses, mai 68 qui ouvre une nouvelle période de libéralisation des mœurs, les excès de la société de consommation et ses dégâts, internet, pollutions… Ce livre parle d’Annie Ernaux mais sans être centré sur elle, il parle de femmes, de familles, de souvenirs, de nouveaux codes, d’évolutions profondes des mentalités. Il s’agit non pas d’une biographie personnelle mais de celle d’une génération, «Sauver quelque chose du temps où l’on ne sera plus jamais», une transmission. Le livre a été trois fois primé. J’ai regretté qu’il n’ait pas reçu le Goncourt. C’est pour moi un livre essentiel pour garder le souvenir d’une époque, à jamais disparue.

ll est un livre qui prend pour moi toute sa valeur de "compagnon" en ces moments où il n'est plus possible d'aller voir ailleurs.

"OCCITANIE miroir du monde" de Jean Marc Sor. Un amoureux de la nature et de la photo, né dans le Comminges, à St Gaudens. ( éditions "Plume de carotte"! Rien que ce nom, tout un poème!!)

Ce n'est pas vraiment de la littérature, mais c'est un livre magique ! Comme dans un miroir, on y  découvre 120 lieux d' Occitanie qui auraient migré ailleurs, sur la Planète.

Mais, puisque nous sommes dans un miroir, nous pouvons aussi dire que ces Ailleurs lointains réels et poétiques... on les retrouve en Occitanie!

Ainsi, en vous baladant dans le Sidobre, imagineriez-vous découvrir les Devils Marbles d'une vallée profonde du Nord australien?

Et a contrario, certaines plaines fleuries à l'est des Rocheuses vivent dans un petit coin de paradis du vallon du Porté dans le massif du Carlit!

Ainsi à tous moments, entre courts textes et superbes photos, 120 lieux d' Occitanie jouent les tapis volants pour vous emporter dans 120 lieux du monde, à la fois lointains et semblables!

                   Un vrai bonheur !

Incontestablement, le livre qui m’a le plus marqué, celui que j’ai offert et conseillé nombre de fois au cours de ces 10 dernières années est :

                      " Et la lumière fût " de Jacques LUSSEYRAN.

Cette autobiographie est un exceptionnel exemple :

                      d’Amour de la vie, de Courage et de Liberté

Un petit garçon de huit ans perd définitivement la vue, à la suite d’une bousculade à l’école communale. C’est un malheur irréparable. Mais Jacques Lusseyran le transforme en victoire.

Il découvre en lui des dons inhabituels. Dabord, il voit toujours le soleil qui" conserve sa flamme joyeuse". Et dans la lumière de celui-ci, tout revient. Et plus encore, c’est un déferlement de couleurs. Même les chiffres, les lettres, les notes de musique sont colorés.

 Quand aux hommes, s’il ne voit plus la forme de leur corps, c’est une tache colorée qu’il perçoit, différente pour chacun. Les autres sens se développent, l’ouïe en particulier…La cécité, loin de le séparer des autres, le rapproche d’eux .Il n’est pas un aveugle, mais un aveugle voyant qui vit parmi les voyants ordinaires …

 En 1940, c’est la défaite de la France. Jacques Lusseyran qui n’a que 18 ans va dès 1941 résister en groupant autour de lui des étudiants des classes supérieures des lycées parisiens.

….

Pour conclure le Printemps des Poètes une question :
Le désir, s’il n’existait pas faudrait-il l’inventer ?- Lumière du rêveur, il est ce complice qui nous fait cheminer.
Méprisons l'ennemi du désir qui est envie et jalousie… Dante, il y a 700 ans exprimait nos désirs, nos aspirations, nos angoisses, nos efforts, nos rêves.« La Divine Comédie » est la décision de transformer une réalité pour accéder à une autre vérité, différente pour chacun de nous et par laquelle nous affirmons notre liberté. A lire chez Babel Actes Sud « La Divine Comédie » traduction de Danièle Robert

Le Printemps des Poètes est placé cette année sous le signe du Désir. Cette 23e édition se déroule du 13 au 29 mars 2021.
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À l'Artelier Phiros, l'objectif n'est pas de procurer le plaisir de la photographie mais l'amorce d'un désir. ___________ Désirer... L'émotion glisse... insoumise. Apprécier des images en silence, elles rappellent ta présence. Dans un parfum de tendresse, le désir embrase et porte l'ivresse. Une heure, un jour, des années, qu'importe le temps écoulé... Des étoiles rallumées, en un éclair, illuminent le corps d'ombre et lumière. Nos yeux, nos bouches, nos mains, nos souffles... restent assoiffés de désir.

Yvon LE MER: Un désir de poème ( Ile Renote, Trégastel, printemps)
On dit du vent qu'il chanteLe vent ne chante pasQue faites-vous de notre désir de poème?
Ce jour làquand ils s'embrassèrent sous les filsà l'automnes'envolaient les hirondellesle vent se mit à chanterétait-ce le nombre de filscomme les cordes d'une guitarele nombre de promeneurscomme les héros du Romanétait-ce leur désir de poèmequi, comme le venttraverse le monde en chantant?Au largeles sept îlesl'une d'entre ellesporte un nom couvert d'aileset de cris

Poèmes choisis par Elisabeth
Yvon LE MER, Le poids d'un nuage, Les continents sont des radeaux perdus

sur son désirla robe jaune de la jeune femmedescend jusqu'au soleilRegarde-t-elle la merou le marin?( Golfe du Morbihan, Berder, été)
Inconnue des ombres
Je suis allé sur sa tombeje lui ai demandési elle existait encorenous avions fait l'amourje suis resté chez moiavec cette penséej'ai voulu l'oublierne l'ai pas voulu( Carnac, hiver)

« Je viens de changer le message sur le répondeur : quelques galets de mots trouvés dans le rivière d'un poème,

choisis pour leur éclat et leur rondeur. Tout sauf un message. 

Le répondeur est ce qu'on a inventé de mieux pour résister au téléphone.

Les techniques modernes pour relier les individus les uns aux autres visent toutes à une seule chose : 

réduire à l'extrême le délai entre un désir et sa réalisation. 

C'est une manière angélique de nier l'épaisseur et la lourdeur du temps. 

Mais l'amour qui est envol a besoin de cette épaisseur et de cette lourdeur. 

Il prend son essor en s'appuyant sur eux. 

C'est pour préserver ce temps que je laisse le téléphone sonner et le répondeur réciter des poèmes. »

Christian Bobin, Autoportrait au radiateur, Folio 1996