A L’OCCASION DE LA JOURNEE DES FEMMES VOICI QUELQUES FIGURES FEMININES DE LA REGION MAZAMETAINE
TOINETTE LEGER épouse SIRVEN et ELISABETH SIRVEN (1699-1765, 1737-1761) AIGUEFONE : Deux victimes Toinette dont le portrait a été réalisé lorsqu’elle avait 60 ans par un graveur de Lagarrigue Lavitarelle, Henri Fabre, est l’épouse de Pierre SIRVEN feudiste à Castres, en charge des archives du château d’Aiguefonde. Elle est mère de trois filles, Marie Anne, Elisabeth et Jeanne. Sa vie prend un tour tragique lorsqu’on découvre dans le puits du village de Saint Alby, le corps sans vie de sa fille Elisabeth. Son mari est accusé de l’avoir noyée pour avoir voulu changer de religion en délaissant le culte protestant pour devenir catholique. Elisabeth, de santé mentale fragile, venait de passer plusieurs mois dans un couvent à Castres, elle était rentrée chez elle quand elle disparait. Son corps découvert plusieurs jours après par des enfants a ensuite disparu définitivement après avoir été autopsié une deuxième fois. Toinette et ses deux autres filles dont Marie Anne enceinte, fuient à travers toute la France jusqu’à Lausanne où Paul son petit fils voit le jour. Son effigie et celle de son mari, tous deux heureusement en fuite, sont pendues en place du plot à Mazamet en 1764. Ils sont déclarés innocents grâce au philosophe Voltaire qui prend leur défense. La famille revient à Mazamet en 1769 mais ce n’est qu’en 1771 que Toinette et sa famille ne sont plus redevables à la ville des frais du procès.
ROSE CABIBEL épouse CALAS (1710-1792) LACABAREDE : victime Anne Rose, dont la famille originaire de Lacabarède s’est réfugiée en Angleterre pour échapper aux persécutions visant les adeptes du culte protestant, épouse en 1731, Jean Calas marchant de draps à Toulouse. En 1762 son mari est accusé à tort de la mort par pendaison de leur fils. Jean est exécuté place du Capitole à Toulouse, Anne, ses deux filles et leur servante sont condamnées au cachot pendant un an. Sitôt libérée, Anne veut rendre justice à son époux pour cela elle réussit à être reçue par Voltaire. Le philosophe s’empare de l’affaire, publie le traité sur la tolérance en 1765 et obtient l’innocence de Jean et réhabilite la famille.
Marie Louise MILHAU épouse PUECH (1876-1966) CASTRES-LABASTIDE ROUAIROUX : Féministe-pacifiste Marie Louise dont la famille est en partie d’origine alsacienne a vécu son enfance à Castres, en 1906 elle épouse Jules Puech originaire de Labastide Rouairoux. Son mari, juriste, est l’auteur d’une thèse d’histoire dont le sujet est la vie et l’oeuvre de Flora Tristan. Séparés pendant la première guerre mondiale, les époux s’écrivent chaque jour. Cette correspondance conservée à la Borie blanque près de Castres dans la propriété familiale a permis grâce à la publication qu’en a fait l’historien Rémy Cazals de mieux la connaitre car si dans le dictionnaire des Tarnais, personnages célèbres du Tarn, Jules est mentionné, Marie Louise ne l’est pas. Marie Louise a été une marraine de guerre hors pair car ce ne sont pas moins de 75 « poilus » qui ont bénéficié de ses lettres personnalisées, ses colis, ses mandats. Emile Baudens, ouvrier métallurgiste, père de quatre enfants, âgé de 37 ans pendant le conflit, affecté grâce à elle en usine lui en a été reconnaissant toute sa vie. Cette faveur est due à ses relations auprès des juristes car elle rédigeait avec Jules la revue «La paix par le droit ». Elle sera aussi secrétaire de la Ligue des droits de l’homme, de l’Union pour le suffrage des femmes, fera partie du Conseil des femmes à la Société des Nations. Entre 1940 et 1944 grâce à ses connaissances linguistiques, elle permettra à des réfugiées allemandes, tchèques, polonaises, autrichiennes, juives ou non de quitter l’Allemagne nazie ce qui lui vaudra d’être reçue par le président des Etats Unis, F D Roosevelt.