GENEVIEVE LOMBARD épouse GAUTHIER (1915-1988) AUSSILLON Festival Bach Geneviève est originaire du Gard. Arrivée à Mazamet pour accompagner dans ses fonctions, son mari Prosper, elle devient une fervente défenseuse de la culture. Geneviève et son époux deviennent présidents de la société d’instruction locale, créée en 1895 par Edouard Valette, on leur doit la venue des séances de projection, connaissance du monde qui avaient lieu à la salle Lagoutine. En 1966 Geneviève et son époux, puis seule après le décès de celui ci, met en place avec Monsieur de ROUVILLE, de Vabre, un festival de musique consacré à Bach qui donne à Mazamet une renommée internationale. Le père Martin de l’Oratoire et les chanteurs de Saint Eustache des Jeunesses musicales de France, attirent un public de plus en plus nombreux. Les temples et églises de Mazamet, Aussillon, Vabre, Albi font le plein d’auditeurs d’autant que les prix des places sont attractifs. Pendant 23 ans, la première semaine de septembre, orgue, cantates, musique de chambre, toute la musique de Jean Sébastien BACH résonne et encore plus à l’église Bonnecousse d’Aussillon où l’orgue électrique vient d’être inauguré, ville où résidait Geneviève. En 1988 sur un des programmes du festival, le dernier qui a eu lieu, on lit les dédicaces nombreuses et émouvantes qui lui ont été dédiées à l’occasion de son décès survenu la même année.
MARCELLE CROS ( 1943-2011) AIGUEFONDE syndicaliste Marcelle est née dans une famille protestante, ses parents étaient ouvriers textiles . Elle a une scolarité brillante mais à 14 ans il lui faut travailler car elle a 5 frères et sœurs. A Mazamet en 1957 « cela ne sentait pas bon mais il y avait du travail » a-t-elle dit à Laure Canezin, historienne qui a écrit un livre sur et avec elle et dont le titre résume bien sa vie : Il suffisait de ne pas avoir peur. Marcelle devient ouvrière textile dans l’entreprise Jules Tournier et fils, elle y est rentrayeuse, elle répare les défauts des étoffes. Elle deviens vite syndicaliste car « seule on ne peut pas y arriver » dit elle. A la bourse du travail elle milite en tant que membre de l’union locale de la CGT, pour faire respecter le droit syndical auprès des prudhommes. Marcelle a été aussi présidente de la MJC d’Aiguefonde pendant de nombreuses années et la fête à Marcelle organisée chaque année est encore dans bien des mémoires. Invitée à l’émission Regards de femmes de la chaine télévisée FR3, elle y évoque les drapeaux des organisations syndicales mazamétaines du début du 20ième siècle qu’elle réussit avec l’aide de l’historien Rémy Cazals à faire inscrire à l’inventaire du patrimoine historique. Marcelle est décédée en 2011, la cérémonie funèbre au temple de Mazamet n’arrivait pas à contenir la foule qui venait lui rendre hommage.
Ces femmes du sud du Tarn évoquées dans cet article ne sont que quelques exemples méritant d’être mis en lumière. Il y en a certainement d’autres. Elles ont suivant les cas fait preuve de courage, de volonté, de bienveillance ou de passion. Les sortir de l’oubli et leur donner leur juste place dans l’Histoire ou du moins dans nos pensées, notre mémoire voire notre cœur est je crois essentiel.
Patricia Daussin
Les lecteurs souhaitant apporter des précisions sur le parcours des femmes citées et ajouter d’autres exemples sont les bienvenus.