Ce livre de moins de
quatre-vingt pages, raconte une courte relation d’Annie Ernaux avec un homme
marié, en poste en France. L’auteur est soumise à la passion dévorante (dans le
sens du mot latin, souffrir, endurer), qu’elle éprouve pour cet homme, au point
de cesser toutes ses activités dans l’attente d’un coup de téléphone, promesse
d’un rendez-vous. On ressent les émotions de l’auteur en train d’écrire sur
cette relation qui semble à sens unique. Peu de temps après le retour de son
amant dans un pays de l’Est, elle
commence à écrire ce livre. Elle le
revoit un soir. « C’est ce retour,
irréel, presque inexistant, qui donne à ma passion tout son sens, qui est de ne
pas en avoir, d’avoir été pendant deux ans la réalité la plus violente qui soit et la moins explicable… »C’est un très beau récit qui parle de passion amoureuse mais aussi de
l’écriture. Annie Ernaux tenait toujours son
journal intime pendant cette période et l’a publié en 2001, sous le titre « Se perdre ». Il est intéressant de comparer les deux
versions.
Un film vient d’être réalisé d’après
le livre, il est sélectionné pour le Festival de Cannes. Il sera en salle dès
la réouverture des cinémas.