Un titre de livre, à point nommé, pour le Mai du Livre de J’MLire, consacré à la liberté : « Les chemins de la liberté » d’une écrivaine américaine Lisa Wingate. Editons les Escales.
Un livre à double entrée, mettant en parallèle deux figures féminines, Hannie et Bénedetta, dont on va suivre l’histoire respective dans la même contrée, en Louisiane, mais à un siècle d’intervalle (1875 /1987).
L’auteur y met en lumière une facette méconnue de l’histoire du Sud des Etats-Unis. A la fin de la Guerre de Sécession, des hommes et des femmes nouvellement émancipés commencent à rechercher des membres de leur famille, éparpillés entre la Louisiane et le Texas. Une quête difficile quand on n’a que des repères imprécis ou un seul patronyme, pour faire aboutir les recherches. Un journal du Sud va créer dans ses pages une rubrique ouverte à tous, « Amis Perdus » ( Lost Friends), pour permettre à ceux qui le désirent de lancer un appel à témoin afin de retrouver leurs proches. Et les avis de recherches de se répandre dans tout le pays…( La publicité avant l’heure ! ).
Hannie, 16 ans, et bien qu’affranchie, est encore liée à son ancien propriétaire par un contrat de servitude de dix ans, qui à terme doit lui permettre de devenir propriétaire d’un lopin de terre sur la plantation et d’en jouir en toute liberté. Seulement il n’y a plus de « maître », donc pas de contrat ! Elle va se risquer à l’aventure pour retrouver le sésame de sa liberté et découvrir ainsi le réseau des « Amis Perdus ».
Un siècle plus tard, Bénedetta, professeur dans un collège rural à Augustine (Louisiane), essaye d’intéresser ses élèves à la littérature contemporaine, notamment Steinbeck, mais face au désintérêt de la majorité de la classe, elle tente une diversion et propose à l’ensemble de mener un travail sur l’histoire de leur ville…
Les deux récits alternent successivement, dans un constant va et vient, ponctué par la retranscription d’avis de recherche adressés aux « Amis Perdus ». A leur lecture transparaît la naïveté touchante des mots et des tournures de phrases, pour la plupart émis sous la dictée, ainsi que l’espoir suscité par ces petits bouts de papier matérialisant l’existence d’une personne certes éloignée mais qu’on n’oublie pas.