Archives 11/2020
C’est l’histoire romancée de la mère de l’auteur, racontée avec beaucoup de poésie où le tragique côtoie le merveilleux. Comment supporter les blessures subies quand on est une petite fille métisse dans l’Amérique profonde des années soixante ? quand on vit en marge avec ses 7 frères et sœurs ? Peut-être en écrivant ses peines et ses joies et en les enfermant dans des bocaux, en apprenant les secrets de la culture cherokee que son père lui donne à chaque événement de leur vie. Un livre dont n’a pas fini d’entendre parler.
Fus et Gillou au décès de leur mère n’ont plus que leur père pour les éduquer et les faire « entrer » dans la vie. Leur univers c’est la Lorraine meurtrie par la crise économique, le travail de cheminot du père et l’école avec les espoirs de réussite qu’elle suscite. Mais on ne grandit pas de la même façon, on ne fait pas les mêmes choix… L’amour entre le père et ses fils, entre les deux frères sera-t-il plus fort que les aléas de la vie ? Un roman plein d’humanité qui fait réfléchir.
L’auteur relate avec humour et sincérité son
passage vers la vieillesse. Universitaire et féministe engagée dans sa jeunesse,
elle ne se reconnait plus dans le monde actuel. Elle parle de sa jeunesse, de sa vie et de ses
expériences. Teinté de mélancolie, c’est un livre réaliste, sans fard sur un
sujet qui nous concerne tous. Un livre utile pour aborder et accepter avec lucidité
cet âge de la vie qui recèle de bons moments… qu’il faut apprendre à savourer.
Ce livre
nous plonge dans la vie mouvementée des Delaunay, Sonia et Robert, tous deux artistes d’avant-garde
dans un XXe siècle riche en révolutions artistiques
et picturales. Sonia et Robert sont à l’origine
de la peinture abstraite. D’un caractère affirmé, Sonia est une artiste
visionnaire, très en avance sur son temps. Peintre mais aussi décoratrice,
inventive, elle crée des collections d’objets quotidiens, beaux et modernes, des
tissus, des meubles, des vêtements. C’est elle qui « fait bouillir la
marmite ». Le couple fréquente les nombreux
artistes qui vivent à Paris, les poètes, Apollinaire, Cendrars, puis plus tard Tzara, Aragon, les peintres russes
et allemands, les musiciens… Ils s’inventent une vie généreuse et joyeuse
malgré les guerres et les révolutions. Les
deux artistes exposent ensemble mais Robert Delaunay est reconnu bien avant
Sonia qui s’efface souvent derrière son mari. Robert décède à 56 ans en 1941 et
Sonia lui survivra presque 40 ans. Elle vit toujours pour son art et pour faire
connaitre l’œuvre de son mari mais sera reconnue à son tour comme une artiste exceptionnelle.
Elle décède à 94 ans en 1979. Passionnant et riche en anecdotes !
L'auteur plante le décor dans le triste et célèbre site de Tchernobyl qui fut le théâtre d'un événement historique en 1986 d'une portée internationale effrayante, lequel allait bien avant la Covid révéler la fragilité de notre monde, frapper nos consciences des inconséquences de l'homme dit "moderne" ; les mensonges des médiats et des hommes politiques.
Bienvenue dans le monde des horreurs, dans l'univers impitoyable des compromis, des contrats, des traîtres, du pouvoir encore vivace des militaires ou des politiques de l'ex- U R S S.
Beaucoup de sang versé, des scènes violentes et atroces ; bref, âmes sensibles s'abstenir ; ça secoue pas mal !
L'auteur va tenter de nous expliquer pourquoi un cadavre atrocement mutilé est suspendu à la façade d'un immeuble, alors que quelques années plus tôt un meurtre similaire a eu lieu la nuit même où la centrale de Tchernobyl a explosé.
Deux enquêteurs travaillent sur l'affaire, l'un à titre privé, l'autre dans le cadre professionnel. Le tueur signe toujours son crime en laissant en vue une hirondelle empaillée.
Ce roman de stature hors norme, livre énormément de choses sur la vie actuelle à proximité de Tchernobyl.
Près de 600 pages bien documentées; le texte se lit aisément alternant dialogues et récit ; actions et réflexions. Une écriture vive, précise, qui rend la narration dynamique, vivante et terrifiante. L'auteur expose en détail la guerre en Ukraine : Des corps de vieillards et d'enfants gisants, des obus qui tombent sur les immeubles, des morts partout, la guerre, la vodka, la morgue qui empeste la poudre et le sang…
C'est un véritable feu d'artifice pour les amateurs de polars !
Ce roman a obtenu le prix Fémina et a été adapté au cinéma ; il séduit par sa capacité à restituer l'ambiance de Versailles au cours des dernières journées de Juillet 1789 qui sonnèrent le glas de la monarchie absolue.
Le personnage de Marie Antoinette n'est pas au centre du roman comme le titre pourrait le laisser croire.
La narratrice qui est la liseuse de la reine, évoque surtout les charmes et les contraintes de la vie à la Cour, dans l'univers clos du Château et son vaste Parc :
Agathe -Sidonie nous promène dans les jardins, nous visitons la ménagerie, le hameau de la Reine, ou encore le petit Trianon.
Les descriptions sont si bien détaillées qu'elles nous font ressentir les émotions de la narratrice, qui ne manque pas d'évoquer les moments d'intimité partagés avec la Reine et la fascination qu'elle lui porte avec tant d' amour.
Les puanteurs d'un Versailles rongé par les odeurs nauséabondes nous pénètrent dans les narines.
Nous sommes loin de l'image idyllique renvoyée par la sublime architecture des lieux ! La vie à la Cour semble en réalité peu attrayante.
Et pourtant vivre à Versailles était alors le privilège ultime, celui auquel tous aspiraient quels qu'en soient les inconvénients.
La lectrice assiste avec beaucoup de douleur à l’effondrement d'un univers dont l'harmonie lui semblait pourtant immuable.
Le style de l'auteur est agréable, et on se délecte de phrases magnifiques qui parsèment l'ouvrage. Ce n'est pas un roman historique traditionnel, puisqu'il s'agit d'un témoignage d'une femme qui livre ses réflexions et ses impressions.
C'est un roman lumineux et captivant !
Javier Cercas, écrivain socialiste qui a toujours eu honte des convictions franquistes de sa famille, a longtemps hésité à publier ce récit retraçant la brève vie de son grand-oncle, officier phalangiste, blessé à plusieurs reprises et mort à 19 ans au cours de la bataille de l'Ebre en 1938.
Il a pendant de longues années recherché les traces de ce héros familial. Il a découvert un adolescent ordinaire mais courageux jusqu'au bout, malgré les doutes grandissants sur son engagement.
Très peu de livres ont traité de la guerre civile vécue du côté nationaliste. Celui-ci rend un peu d'humanité à ceux qui sont tombés pour une cause indéfendable.
Sélectionné pour le prix Fémina étranger lors de sa sortie, il vient d'être réédité en livre de poche.
Une réflexion dont j'ai oublié l'auteur, mais qui peut faire du bien : "La vieillesse est le prix à payer pour ne pas mourir jeune."
Laurent Mauvignier : Histoires de la nuit
Si vous aimez le suspens, être tenu en haleine tout au long des 600 pages, ce livre est pour vous.
Avec ce roman noir, on plonge dans l’univers d’un coin « paumé », on découvre trois femmes d’âges différents et aussi celui d’un homme par qui elles sont liées. L’auteur réussit à nous faire suivre leurs pensées les plus intimes.
Si vous voulez entrer dans les secrets de la création artistique et partager les joies mais aussi les failles de la vie familiale, la violence qui suinte dans toutes les pages de ce roman, qui s’insinue phrase après phrase, ajoute au récit une tension digne du plus noir des « polars ».
Une lecture qui interpelle.
Eri de LUCA : Impossible
Serait-il impossible de convaincre un jeune juge, lorsqu’on est un accusé au long passé d’activiste révolutionnaire, de son innocence dans la mort d’un homme tombé dans un gouffre dans les Alpes italiennes ? La réponse se trouve dans ce court récit où alternent lettres d’amour et joutes verbales mettant en opposition la justice et la morale, la vengeance et le pardon.
Un texte qui fait réfléchir sur des sujets intemporels et universels.
Laure ADLER : La voyageuse de nuit
Un essai bien documenté sur le pays qui nous attend tous, la vieillesse. Vous y rencontrerez bien des personnages connus : Simone de Beauvoir, Edgar Morin, Montaigne, des artistes peintres mais aussi des inconnus qui ont donné au grand âge ses « lettres de noblesse ».
Si la santé est au rendez vous, n’ayons pas peur de vieillir, adoptons comme les espagnols le mot « jubilados » pour parler des séniors. Une belle leçon de vie.
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