Elle, c'est Anka. Fille de pêcheur, elle ne connaît qu'un seul homme, son père Vladimir, elle ne connaît qu'une île, la mer bleue. Elle grandit avec le bleu comme immensité dans ses yeux.
Pourtant, comme le chantait l'autre, c'est pas l'homme qui prend la mer, c'est la mer qui prend l'homme. Vladimir, son homme, son père, son héros est repris à l'océan. Six pieds sous terre. Naufragé laissant une mère et une jeune fille échouées sur la plage de leur vie.
⠀
Lui, c'est Marcus. Marcus il est grutier. Parce que de la haut, il voit la mer, parce qu'il voit le monde plus petit qu'il pourrait le tenir dans la paume de sa main.
Marcus il n'a qu'un père. Un père qui n'en est pas vraiment un. Qui ne sait pas vraiment aimer. Pour Markus, il ne reste plus que sa grue et toujours l'immensité de la mer bleue dans ses yeux un peu tristes.
⠀
C'est l'histoire de deux êtres pas vraiment heureux, en manque de quelqu'un, en apnée devant un rendez vous sous la bonne étoile. Ce n'est pas vraiment une histoire d'amour, ce n'est pas si simple les histoires d'A. Mais faudrait pas croire non plus Catherine Ringer qui crie que toutes les histoires d'amour finissent mal.
⠀
Il y a un manque, une obsession, une vie à vivre. Il y a la mer qui à elle seule est un personnage à part entière. La maîtresse du Baikonour, celle qui attrape les pêcheurs pour les faire danser avec les sirènes dans les abysses maritimes.
⠀
C'est un beau roman, doux, éloquent, mélodieux, inspirant, c'est un roman bleu, un roman qui fait chanter les galets sur la plage de Bretagne. Un roman qui respire une plénitude à peine torturée, juste assez pour nous attacher à Anka et Markus, un roman qui surfe sur une vague où le désir est palpable et magnétique, parce que ceux qui doivent s'aimer finissent toujours par se trouver.
⠀
C'est un très beau roman. Baikonour mon amour.