Ce roman a obtenu le prix Fémina et a été adapté au cinéma ; il séduit par sa capacité à restituer l'ambiance de Versailles au cours des dernières journées de Juillet 1789 qui sonnèrent le glas de la monarchie absolue.
Le personnage de Marie Antoinette n'est pas au centre du roman comme le titre pourrait le laisser croire.
La narratrice qui est la liseuse de la reine, évoque surtout les charmes et les contraintes de la vie à la Cour, dans l'univers clos du Château et son vaste Parc :
Agathe -Sidonie nous promène dans les jardins, nous visitons la ménagerie, le hameau de la Reine, ou encore le petit Trianon.
Les descriptions sont si bien détaillées qu'elles nous font ressentir les émotions de la narratrice, qui ne manque pas d'évoquer les moments d'intimité partagés avec la Reine et la fascination qu'elle lui porte avec tant d' amour.
Les puanteurs d'un Versailles rongé par les odeurs nauséabondes nous pénètrent dans les narines.
Nous sommes loin de l'image idyllique renvoyée par la sublime architecture des lieux ! La vie à la Cour semble en réalité peu attrayante.
Et pourtant vivre à Versailles était alors le privilège ultime, celui auquel tous aspiraient quels qu'en soient les inconvénients.
La lectrice assiste avec beaucoup de douleur à l’effondrement d'un univers dont l'harmonie lui semblait pourtant immuable.
Le style de l'auteur est agréable, et on se délecte de phrases magnifiques qui parsèment l'ouvrage. Ce n'est pas un roman historique traditionnel, puisqu'il s'agit d'un témoignage d'une femme qui livre ses réflexions et ses impressions.
C'est un roman lumineux et captivant !